Le calendrier liturgique peut nous servir quand nous lisons des actes anciens.
Ainsi, certaines pratiques étaient liées à des dates de fêtes religieuses ou à l'occasion de fêtes de saints. Par exemple, le fermage pouvait être versé à "la Sainct Michiel de septembre". En Val de Saire il arrivait - plus rarement - que des échéances de rentes pouvaient être versées à Paques, à Noël, à la Saint Jean ou à la la Saincte Pernelle" (= Pétronille). D'autres dates pouvaient servir pour les impôts.
De plus, les fêtes religieuses étaient un marqueur social incontournable avant la Révolution et sa lutte contre l'Eglise, à partir du moment ou une majorité de prêtres furent qualifiés de "réfractaires" car ils refusaient de prêter serment sur la Constitution. Il est vrai que sous l'Ancien Régime, les clercs réguliers et séculiers avaient connu les torts et les abus des rois et autres suzerains, notamment au travers du "régime de la commende". Ils refusaient donc cette inféodation de l'Eglise à l'Etat qui avait si souvent mené à sa décadence.
Ce fut un combat qui commença dès le 11ème siècle, faisant nombre de victimes de l'Empereur d'occident (devenu "Empereur germanique"), principalement... en Italie... Ce qui explique peut-être que l'on en fasse si peu écho en France.
D'ailleurs, peu savent également que dès le 19ème siècle, des prêtres comme le père LACORDAIRE réclamaient la séparation de l'Eglise et de l'Etat rétablie par Napoléon et son concordat. Ils s'opposaient ainsi à une partie revancharde du clergé qui se rapprochait nostalgiquement de la monarchie et du cléricalisme. Espérons que nos nouveaux prêtres en quête d'identité dans une société indifférente - voire une société d'anonymat - n'oublient pas les leçons de l'Histoire...
Il existe différents calendriers des fêtes religieuses et des saints
Bien souvent, nous ne connaissons que le calendrier actuel défini dans le martyrologe "post-conciliaire", c'est à dire qu'il fut établi après le Concile Vatican II "rénovant" l'Eglise à l'heure de la modernité.
Il suivait un autre martyrologe établi dès 1960 par le "Bon Pape" saint Jean XXIII, ce pape populaire qui convoqua le Concile Vatican II pour "en finir avec l'ère constatinienne de l'Eglise" ("constantitinienne", en référence à l'empereur romain Constantin qui fit du christianisme une religion d'Etat de l'empire romain).
Nos actes relevés et exploités dans les registres notariaux font référence à d'autres pratiques et parfois à d'autres dates que les actuelles.
C'est pourquoi il nous faut nous tourner vers le martyrologe tridentin, établi après le Concile de Trente qui lança la grande réforme de l'Eglise au sortir du Moyen-Âge, contestée par les Etats européens et les mouvements dits "protestants".
Vous pourrez trouver quelques références sur la page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier_romain_tridentin