... On aurait pu les croire riches vu leurs achats de champs, la location d'une maison dont le bail est renouvelé tous les ans à la Saint-Michel.
Mais le lecteur découvre que leur maison se résumait à deux pièces, leur mobilier à un lit et à un "cosfre de bois chesne", quatre vieilles chaises dont une presque défoncée, que la grange a le toit percé et que le vieux joug est vermoulu. C'est aussi le moment de découvrir que leurs réserves se limitaient à quelques mesures d'orge et que leur cheptel était complété de quelques "bêtes à laine" en métairie.
A la fin de l'inventaire, il y a des témoins : frêres et beaux-frères, amis.
Les actes ne permettent pas seulement d'éclaircir les inconnues d'une généalogie : ils permettent d'entrer dans la vie de nos arrières - arrières - grands parents, nous accédons aux grands moments de leur vie, nous connaissons leur domicile et leur mobilier, leurs moyens de subsistance, leur niveau de vie.
Vient alors l'envie de chercher des repères historiques, et l'on réalise que ce couple est né sous Henri III, s'est marié quelques jours après le décès d'Henri IV, a eu ses enfants sous le règne de Louis XIII... et que la succession est traitée au début de celui de Louis XIV, sous la régence d'Anne d'Autriche conseillée par son premier ministre, le cardinal Mazarin.
A ce moment, les repères font tourner la tête, comment est-ce possible, est-ce bien compréhensible ?